Au palais des fées, des rois Grenadins, Devant les nymphées, de ces beaux jardins, Couverte d'un voile une femme, un soir à la belle étoile seule vint s'asseoir. Achmet le roi maure, en passant la vit, Et voilée encore elle le ravit. "Viens, ma souveraine, régner à ma cour," Lui dit-il: "la reine n'a plus mon amour." Ah! Ah! Ah! Ah! O jeunes filles, tissez des voiles! Quand le ciel brille des feux du jour, Aux lueurs des étoiles, Les voiles sont chers à l'amour, à l'amour! "J'entrevois à peine dans l'obscur jardin, Tes cheveux d'ébène, ton pied enfantin. O fille charmante un roi t'aimera: Sois la fleurvivante de mon Alhambra. Mais quitte ce voile, bel astre charmant, Fais comme l'étoile du bleu firmament!" "J'obéis sans peine: tiens, regarde-moi!" "Allah! c'est la reine!" s'écria le roi!