Je n'arriverai plus jamais trop tard Ne reverrai plus la beauté de Saint Jean Des chaussures suspendues à des câbles le soir Le parfum déroulé qui s'échappe des gens Ton regard un peu fou qui me dit On se barre vers des idées sans forme Et nos cœurs qui se fardent À repousser la nuit À rêver bien trop tard Pour enterrer la nuit et la fin qui nous tarde Pour enterrer la nuit et la fin qui nous tarde Je ne saurai plus l'ivresse des bières Et l'amitié promise qu'elle serait à jamais Les églises fermées car je n'ai pas de Père Et les fers brisés que l'on porte aux poignets En esclaves perdus, on insulte peut-être En révolte avortée comme un peuple se tait Et la puissance avare et la bête monnaie. Un jour, je partirai Et tout sera perdu Comme une flamme s'éteint Comme un rêve aperçu Je n'aurai plus conscience des jours, Et mes souvenirs s'en iront pour de bon Les visages de ceux que j'aimais Et le jour disparu de le jeu de cette grande moisson Où l'on part tous un peu Où l'on passe en vain Où le néant un jour Vient bouffer nos chagrins À se battre, pourquoi? Pour un bout de demain Pour un bout de nous même qui nous tiendra la main Pour un bout de nous même qui nous tiendra la main Et que l'aube était belle Et que c'est triste à dire Que l'humain, à la chaine S'entretue et se déchire Et que l'aube était belle Mais qu'elle n'est qu'une fois Qu'à ma mémoire gravée Elle en pâlit, le froid Et que rien n'est plus beau à l'aube qu'un crépuscule Qu'une seconde à vivre en oubliant ces heures Où vivant pour rien, on attend, ridicule Que le temps soit moins chien, Que nous ayons moins peur Un jour, je partirai Et tout sera perdu Comme une flamme s'éteint Comme un rêve aperçu