Trois petites têtes en guise de perles,
Dans un T2 un peu étroit
Suite à la fuite de l'ex-beau merle,
Obligée de se trouver un toit.
Submergée par les emmerdes,
Pour survivre pas le choix,
C'est soit tu coules, soit tu t'alertes.
Après les coups, se poursuit le combat.
Trouver de quoi, le nécessaire,
Le superflu ne rentre pas
Dans ses achats alimentaires
La ceinture se serre dès le début du mois.
Sans pension payée par leur père,
Faire avec, elle s'y emploie.
Sur le sentier de la galère,
Elle sait, pour qui, pour quoi
Elle marche seule.
Après les poings de sa moitié,
Ce sont les phrases qu'on lui tient
Dans la mairie là ou elle est,
Qui comme un boomerang reviennent:
Assistantes sociales distantes
Aux complaintes qui plantent
Le décor d'un quotidien.
Garder le cap même si parfois
Dans leurs yeux, tu captes que tu n'es rien.
Le chagrin tout comme la haine,
Tu te les gardes, c'est ton problème.
Ce que ton passé charrie,
C'est ton fardeau, c'est ton mari.
Elle sait pourquoi, pour qui
Elle marche seule.
Elles sont légion,
A garder la tête haute
Malgré les lésions,
Dans nos quartiers, dans nos régions,
Proches de craquer,
Seules sous pression,
Plaquées contre, elles tiennent
Ces louves, ces reines.
Guerrières dont on ne sait où
Elles trouvent la force d'avancer
Face aux dettes,
Face aux démons du passé,
Seules dans la glace
Le regard vide,
La coupe est pleine, les pommettes violacées!
Elle sait pour quoi, pour qui
Elle marche seule.