Paris Gao Thomas Pitiot He honorables choses que les nomades n'ont jamais détesté Moi l'adorateur, moi consommateur Que ma bouche soit ton cercueil Que mon ventre ta tombe Ami chantez à ta santé Aller j'enfourche un charter Mais pour moi tout babou ça signifie moins cher Et pas l'enfer, ils prennent différents airs, les charters Pour traverser la mer J'suis pas en fuite c'est pas le retour J'ai pas d' famille où j'vais m'poser Pas d' souvenirs, juste les yeux écarquillés Et pour m'en fabriquer Et pour m'en fabriquer Gao Mali une ville en terre Des maisons qui s'élèvent, des gens assis par terre A converser, à boire le thé Une chèvre en train d'griller Une autre qui mange du plastique à mes pieds J'établis l'rapport vite fait bon appétit C'est pas bien grave on mange pas très équilibré Non plus dans mon pays Premier été amer comme la mort A la santé de la saouad A la frontière du Sahara J'fais des courbettes aux chameaux Et des clins d'yeux aux chamelles J'écoute le rythme des dunes Et les syncopes du silence Qui s'balance Qui s'balance Et Monsieur du chameau Que je me sens petit, que vous me semblez beau Que vous me semblez haut C'est donc ici chez vous Silencieux, bien exposé Vous savez qu'chez moi ces gougeas Ont osé diffuser votre portrait Pour vendre des cigarettes Mais excusez-les, vous savez c'que c'est Ils ont le cerveau ensablé Deuxième thé Doux comme la vie Et dans les ruelles de Quid ale Y'a des p'tits yeux qui s'emballent Oh j'ai pas la malaria Cadeau, polio, destin, bancal Et tout à coup j'entends chanter Manjul La voix d' Sali Frégal Sur ce vieux poste qui râle Quelque part dans une ruelle A l'heure où te pique le moustique Anophèle femelle Les gens sont concentrés Autour d'une vieille télé Ils écoutent les propos d'un président français Sur des questions mondiales Il va quand même pas leur refaire le coup de la fracture sociale Mais un p'tit bonhomme m'interpelle S'il te plait monsieur donne-moi un cadeau Des francs s'il te plait, un cahier ou un stylo Si j'pouvais bonhomme, j'te f'rais millionnaire Et j'détournerai le fleuve Niger Dans les bureaux du FMI Qu'ils boivent enfin les tasses de la misère Après des siècles d'infamie Et si j'pouvais j'te donnerai un stylo enchanté Pour qu'tu réécrives l'histoire rayer les chapitres noirs Réconcilier nos ancêtres, donner d' l'espoir à nos mémoires Troisième thé sucré comme l'amour Et dans les ruelles de Gao j'ai une pensée pour celle qui m'aime Celle que j'aime Avec son sang mêlé, j'te la présenterai Marmoul Le jour où tu viendras et avec mes amis On boira le thé dans mon p'tit Sahara Enfin dans l'bac à sable qui s'trouve en bas d'chez moi