Ces filles-là Thomas Pitiot J'aimes les filles qui parlent peu et puis celles qui parlent trop Qui finissent sur une table à danser le flamenco, Celles qui tiennent leurs secrets, blottis au creux d'une larme Qui enterrent leurs silences dans une vie de vacarme. J'aime les filles qui rigolent comme un violon tzigane Aux regards de clown triste, sourires en filigrane; Les filles plus courageuses que des armées de bourgeois Qui décident d'être heureuses en contournant les lois. J'aime surtout ces filles là J'aime toutes ces petites nanas, fleurs de familles nombreuses Qui trouvent dans le béton des appétits de rêveuses, Qui veulent plus être courbées et pour venger leur mère Se tiennent fièrement cambrées, face à tout l'univers. Même si elles m'agacent, j'aime les filles aux gros mots Celles qui renversent les tasses, sans arrondir le dos, Celles qui rajoutent toujours le petit mot de la fin Après la phrase du père, du mari, du frangin. J'aime surtout ces filles là J'aime les filles aux accents fiévreux et mélodiques J'aime les femmes aux excès, qui dansent toutes les musiques, Celles qui projettent encore, de revivre une jeunesse Qu'ont pas peur de la mort, qu'ont pas honte de leurs fesses. J'aime les filles qui chantonnent, qui marchent toutes seules la nuit, Qu'on un amour caché, et dans tous les pays Où elles se sont baladées, car elles parlent à tout le monde; J'aime les filles de la terre, je déteste les femmes du monde! J'aime les filles de la terre, je déteste les femmes du monde...