Le temps des gabariers En ce temps-là notre belle rivière, Coulait gaiement sous les ponts de chez nous. On aimait à regarder son eau claire, Reflets d'argent dansant sur les cailloux. Je me souviens on chargeait les gabares, À Spontour au pied de notre maison, Les fiers lurons en larguant les amarres, Nous quittaient en chansons. C'était le temps des gabariers Qui descendaient au fil de la Dordogne, Sur leurs bateaux, qu'ils conduisaient, Du haut pays jusqu'en basse Gascogne. Le beau voyage, en vérité, Entre les bois dans les gorges profondes, Le beau voyage au fil de l'onde, Au temps des gabariers. Quand ils disaient que l'eau était marchande, Le moment était venu de partir. Ils quittaient Jeanne, Marie ou Fernande, Mais quand on part c'est pour mieux revenir, Les échalas chargés sur les gabares, Ils s'en allaient au fil des hautes eaux, Pendant trois jours et sans lâcher la barre, Ils voguaient vers Bordeaux