Tu ne te souviendras pas De cette nuit où l'on s'aimait Toutes les nuits, cahin-caha S'effeuillent au calendrier Tu ne te souviendras pas De mon visage, de mon nom Les marionnettes d'ici-bas Font trois petits tours et puis s'en vont Tu ne te souviendras pas Du vent, des algues, de cette plage De ce silence, de notre émoi Quand se sont mêlés nos visages Tu ne te souviendras pas Nous étions là, émerveillés J'ai glissé un peu contre toi Contre toi, tu m'as entraînée Tu ne te souviendras pas De nos corps couchés sur le sol Les corps s'enfoncent comme les pas Dans le sable où le vent les vole Tu ne te souviendras pas Doucement, la nuit s'est penchée Traînant dans son manteau de soie Des morceaux de ciel étoilé L'amour nous menait en voyage Longtemps, nous avons navigué La mer se cognait au rivage Dans tes yeux, je me suis noyée L'amour nous menait en voyage. On s'est aimé, on s'est aimé Qu'il fut merveilleux, le naufrage Quand, dans tes bras, j'ai chaviré Passent les jours, file le temps S'égrènent les calendriers Brûle l'été, soufflent les vents Moi, je ne peux rien oublier J'attends sur la plage déserte Et je vis le creux du passé Je laisse ma porte entrouverte Reviens, nous pourrons la fermer Tu ne te souviendras pas De cette nuit où l'on s'aimait Toutes les nuits, cahin-caha S'effeuillent au calendrier