On s'est tombé au creux du vague à l'âme D'un commun cafard... On s'est causé à cause de la flamme D'une allumette dans le noir... Dans la fumée des cigarettes, J'ai pas vu s'envoler ma vertu! J'ai pas eu le temps de faire la coquette Que déjà j'étais dans les nues! Dès qu'un homme, il m'effleure la main, Amour, amour flou ne refuse plus rien. Quand vient le soir, j'ai comme des nostalgies Comme le désespoir... à cause, à cause... à cause, à cause d'un homme Au clair regard de matou noir. Dans une coupe de champagne, Il fit boire la tasse à ma vertu... Et les violons tziganes qui s'éloignent... Et puis... et puis... j'me souviens plus... Qu'un prénom tendre est bien vite ancien! Amour, amour flou, si doux quand tu nous tiens! Il m'a quitté comme on quitte une femme, Au bord d'un trottoir... Il m'a causé comme on cause à une femme Qu'on ne veut plus jamais revoir. Il m'a offert une cigarette, S'est tiré jusqu'au bout de la rue; Pas une seule fois il n'a tourné la tête, Alors depuis, j'me prive plus! Les hommes me suivent; je les aime bien... Amour, amour flou, de vous ne reste rien.