C'est la source fertile où l'on se noie parfois C'est le poids de l'exil en plein cœur de chez soi C'est la force tranquille qui nous tient, qui nous broie Et l'espoir versatile qui s'en va de guingois C'est cent milliards d'étoiles éteintes une à une C'est l'ombre à rebrousse-poil de nos pas sous la Lune C'est un trou dans la voile d'un radeau de fortune Le regard qui se voile d'un quelqu'un, sans quelqu'une La solitude La solitude La solitude ♪ C'est le temps retrouvé de nos rêves d'enfant C'est le cri réprouvé qui revient triomphant C'est la douleur couvée dans l'âme qui se fend Le point faible trouvé dont chacun se défend C'est les yeux d'la foule qui se noient dans le vide C'est l'aveu qu'déroule chacune de nos rides C'est le fou qui se saoule pour demeurer lucide Le liseron qui s'enroule dans le cœur du timide La solitude La solitude La solitude C'est l'occasion rêvée de n'être que soi-même C'est la braise avivée d'une vie de bohème C'est la beauté larvée de notre requiem L'amour inachevé dont on se sort indemne C'est la mine précieuse où personne ne pioche C'est la voix silencieuse balançant ses reproches C'est le pas des valseuses qui jamais ne s'approche La monnaie d'l'ouvreuse tout au fond d'une poche C'est l'effet et la cause de nos cœurs insurgés C'est la force des choses dont on s'est arrangé C'est l'ennui qu'on arrose pour mieux le vendanger La beauté d'une rose qu'il reste à partager La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude La solitude