Il est déjà tard, Pèlerins, il est grand temps de partir RAngez vos nénuphars, vous n'avez plus le temps de lire Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire Arlequins! Agenouillez vous bonnes gens, le grand Prêtre va passer Branlez vos chapelets excrémenteux et dilapidés Comme l'aigle impérial, son goupillon va vous déchirer Arlequins! Levez-vous beau monde, cette nuit la lune a quartier libre Pincez votre peau afin que nulle cellule ne vibre Retenez votre souffle, comprimez vos poumons de fibres Arlequins! Nous traverserons l'ondée de vase de la fortune Nous découvrirons les eaux magiques de la lagune Un lézard parleur nous contera l'histoire de la dune Arlequins! Brûlés par un volcan de thym Burinés par le chant des lutins La mer des hydres a pleuré ses requins Engloutissant le sang des Arlequins Le sang des Arlequins, Le sang des... RIENS! Nous voilà très loin enfoncés dans la zone aquatiques Les jambes en vilebrequin, l'épiderme teinté chimique' Réfléchissons nos visages dans le miroir excentrique Arlequins! Au carrefour des trois flaques d'or nous rencontrons le roi mage Il nous dit: " Restez-là je visite vos organes fromages La folle sangsue ne fait plus partie de mon voyage " Arlequins! Rendez-vous au champ où les salsifis sont sucrés d'orge Où Lucifer met en quarantaine ses soufflets de forge Allaitons-nous au pis de Vénus qui pend à sa gorge Arlequins! Il est trop tard passez donc le temple du souvenir RAngez vos catafalques, vous n'aurez plus le temps de vivre Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire Arlequins! Entrez, entrez, beau monde! Choisissez votre tombe! Dans le cimetière des Arlequins! Entrez, entrez, braves gens! Recherchez le tourment Dans le cimetière des Arlequins (Texte: Christian Decamps) Editions CHAPPELL