La matrice est universelle, elle est omniprésente Elle est avec nous ici en ce moment même Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre Ou lorsque tu allumes la télévision Tu ressens sa présence quand tu pars au travail Quand tu vas a l'église ou quand tu payes tes factures Elle est le monde qu'on superpose à ton regard Pour t'empêcher de voir la vérité Imagine cent jeunes sans gênes qui fument la Marie-Jeanne Qui se foutent de mourir jeune Encore une âme que Paname condamne Imagine un oeil pour accueillir les pleurs Un coeur pour assumer l'effort, avoir une cellule pour demeure Imagine les USA qui face à l'Irak capitulent Imagine la peine capitale, imagine moi plein de thunes Imagine une arme de poing dans la main d'un enfant Qui répond que sa mère est la femme battue du bâtiment Imagine le poing d'un schmit sur la gueule à ton père Ta vie natale sans repère, un taulard qu'on intolère Imagine verser une larme de bière pour les défunts Imagine un jeune qui s'acharne pour parvenir à ses fins Imagine un chef d'état d'Afrique qui trafique Troque sa patrie a l'Occident pour raisons politiques Imagine la colère d'un nazi L'euthanasie pour abrèger les souffrances Les douleurs d'une maladie Imagine la peur d'un père immature, une paire de gants de combat *Grogne* Pour tous ces gars qui nous censurent Imagine *soupir* À quoi bon imaginer Quand les jeunes de chez moi se tirent dessus pour un billet Imagine ne jamais voir mais à mes dépens j'ai vu Qu'une pourriture pourrait me trahir pour un écu Qu'un seul homme vienne me dire m'avoir jamais trahi Qu'un seul homme ose venir calomnier ma biographie Imagine le prix du pétrole, la chute du CFA Un révolté qu'a la parole à un concert de Nas aux USA Imagine la vie d'un malchanceux qui malgré ça chancelle En selle chevalier car chômer n'est pas mieux Imagine ce fort besoin de fortune Ce qu'est le crime pour l'opprimer Puis les dures misères de ma commune Imagine ce père smicard au salaire misérable d'où ma vue horrible Paternel d'une fille adorable Je sais c'est triste, mais imagine un peu mon coeur Entouré de conspirateur ma vie n'aspire qu'à la rancoeur Imagine qu'en bas de mon immeuble rares sont les jeunes aimables Et j'ai ce refus catégorique sur ces bavures intolérables Imagine un kosovar qui s'en sort la vie sauve J'ai fait l'effort mais la vie ne m'a offert que les flammes Imagine ces chroniques sanglantes subies par les juifs Pour eux la haine est une soif qu'un verre de sang serait jouissif Imagine Mandela, 27 ballets dans un trou La colère qu'un insoumis ressent quand sa vie est sans un sous Imagine que chaque jour ma haine j'évacue Car la vie dont j'ai rêvée n'a pas été celle que j'ai vécue Imagine la vie d'un sans-abri privé de bien-être Toujours saoul sans jamais rien dans son assiette Imagine avoir l'anti-gang sur le dos et les gang-bang sur ados Un gang dingue sur un gars, avoir subi trop de ragots, gro Imagine 45 jours au mitard Les pleurs, le sang sur les murs, signes d'un atroce séminaire Imagine une France homogène où les gêneurs sont les mêmes Les gens morts sont les mêmes, mec j'ai trop peur pour ma môme Hein, imagine comment l'époque s'obscurcit Sa noirceur et sa misère font que le jeune du bloc s'endurcit Imagine cette pluie ténébreuse qui tombe sur nos villes Cette nébuleuse de neige qui dans nos colisées nous pénalise Imagine Tandem au panthéon, Perestroïka dans les rangs Dominateur sur le béton... sur le béton... sur le béton... sur le béton "Décidément je suis trop nerveux, j'arrive plus à écrire autre chose" "[...] deux choses me faire flipper, la mort et l'excès d'amour" "Je parle de ce que mes proches vivent, de ce que je vois" "L'âme de la rue, le vécu qui est en moi" "J'voulais changer l'monde mais c'est lui qui m'a changé" "Vie hardcore entraîne textes hardcores" "La vie est dure si on veut du rêve" "J'ai tellement dormi sur l'gravier que j'peux pas aller plus bas"