Y a les quartiers des watts Et puis y a Medellin Il y a dans ma mémoire Ma Malik Oussekine Il y a ceux de Charonne Il y a tous ceux d'en bas Il y a tout ce pourquoi Le poing se lèvera Y a nos tristes conforts Y a nos p'tits culs bourgeois Il y a l'odeur de la mort Pis y a ce qui sent pas Y a la sueur des peuples Et nos déodorants Y a l'odeur des parfums Pis l'odeur de l'argent Y a les rêves que l'on fait Puis y a quand on rêve plus Quand même de respirer Il y a quand on peut plus Quand y a plus de bon Dieu Pour vous voiler la face Quand y a plus que vos yeux Pour pisser une trace Y a les fleurs que l'on offre Au sourire inconnu Ces choses qu'on apostrophe Des malentendus Pour réveiller les vieux Y a les cris des enfants Et quand on est heureux Et pis y a les testaments Y a l'Occident qui poste Ses photos de vacances Y a toujours l'indécence Du progrès, décadence Y a ceux qui crèvent la dalle Puis les millions qu'ils font Sur le dos des esclaves Qui rêvent que de pognon Y a Martin Luther King Il y a Mandela Il y a Rodney King Il y a Che Guevara Sûr qu'il y a Lady Di Et puis mère Thérésa Ceux qui offrent leur lit Ceux qui pètent dans la soie Il y a les droits des femmes Et puis les Moyen Âge Il y a le chant de l'âme Et puis les chants de la rage Il y a les guerres des bons dieux Et puis il y a les guerres des livres Puis y a toujours tous ceux Qui ne savent que suivre Dans les sanglots d'Alep Je crois qu'il y a tout ça Y a comme un violoncelle Qui chante l'opéra Quand le ciel pleure des bombes Sur des gamins qui lancent Des cailloux vers le ciel Comme une indépendance Il y a lever les poings Contre leur pognon roi Il y aura le jour Où le peuple se lèvera Dis moi qu'est-ce qu'on attend Pour les révolutions Que l'oiseau dans le vent Retrouve l'horizon