Marthe était libraire à coté de Maubert En face du bistrot Où Pierre et ses deux frères Passaient des heures entières Le nez collé au carreau Marthe adorait Pierre Depuis qu'un de ses deux frères Lui avait fait la confession Que parfois pour se distraire Pierre marchait dans les aires Sur les ailes des avions Alors en parfait Roméo Il lui envoyait des fleurs Et des télégrammes Sans se douter que bientôt Il comprendrait sa douleur Sur un aéroplane Lui qui voyait des abeilles En grimpant sur une échelle Mais dans le bleu De ces grands yeux Ils ne pourraient qu'être heureux Il valait mieux Pour tous les deux Qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux Mais, Marthe crut bien faire En louant quelques heures Un avion pour son héros Pensant qu'un de ses deux frères Soi-disant aviateur Saurait piloter le Blériot Alors le jeune Marco S'installa aussitôt Dans l'aéroplane Avec Pierre sur le dos De ce satané Blériot Guettant la moindre panne Lui qui voyait des abeilles En grimpant sur les échelles Il faisait bleu Dans ses grands yeux Mais ça se gâtait un peu Il valait mieux Pour tous les deux Qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux Et Dieu sait comment Décolla finalement Leur aéroplane Pierre était depuis longtemps Tombé du Biplan Sans se faire trop de mal Dès qu'il avait touché terre Elle redevint sa libraire Mais, il faisait bleu Dans ses grands yeux Ils ne pourraient qu'être heureux, heu, heu, heu, heu Il valait mieux Pour tous les deux Qu'il n'aille pas faire l'acrobate, hey, hey, hey Il faisait bleu Dans ses grands yeux Ils ne pourraient qu'être heureux, heu, heu, heu, heu Il valait mieux Pour tous les deux Qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux Dans les cieux