Trois coups trois coups de revolver Le kiosque à musique est désert Je suis les oiseaux vers la mer Le vent chaud porte ma colère El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr Le canon fume encore, je sens l'arme sur mon ventre brûlant La sueur le cuir le métal, dans ma poche une cartouche de balles Il y a dans la ville un parfum bizarre d'essence et de figuier Comme si les marchés de juin préparaient du feu pour l'été Trois coups trois coups de revolver Le kiosque à musique est désert Je suis les oiseaux vers la mer Le vent chaud porte ma colère El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr Je n'ai pas peur je marche vite, je ne me retournerai pas Mon cur a déjà pris la fuite et puis mon frère m'attend là-bas Sur une terrasse de la Casbah où on jouait quand on était gosses A l'ombre des lauriers roses une voiture est déjà là Trois coups trois coups de revolver Le kiosque à musique est désert Je suis les oiseaux vers la mer Le vent chaud porte ma colère El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr Je vois les grues sur les bateaux, les caisses s'entassent sur le port Les jeeps, les grenades, le mortier, les drapeaux sont tricolores Il va faire nuit dans la Casbah, et partout on entend déjà Le claquement sec des dominos, tout est prêt nous partons bientôt 8 mai 45 c'est loin, les cris les larmes de nos parents Le brassard blanc des musulmans, ce soir, soudain je me souviens Une galette, du café noir encore un gorgée mon frère Pour l'amitié parce qu'on part rejoindre enfin nos autres frères Trois coups trois coups de revolver Le kiosque à musique est désert Je suis les oiseaux vers la mer Le vent chaud porte ma colère El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr, El Djazaïr