Je me souviens d'une terre brûlée alentour D'une vallée de larmes où chacun cherchait l'amour Je me souviens des frémissements les plus légers Je me souviens En demi conscience, j'allais au fond des ténèbres Sous ta robe blanche la nuit est surnaturelle Je me souviens d'une voile tendue au fond de la nuit Je me souviens Je me souviens de demandes dans l'univers Je me souviens de l'appel de la lumière D'une dame en noire qui gifle le loup des mers Je me souviens Je me souviens par la bride dans l'obscurité Je me souviens de l'altitude où j'me trouvais Je me souviens boire, boire dans un même ruisseau Je me souviens Je me souviens d'un assassin dans la montagne Une digue, un pont, la bataille de Wagram D'une milanaise et d'un qui vient à mourir Je me souviens Je me souviens de matins passés hors de France Je me souviens du regard des gens de Florence Je me souviens de savantes mains de bourreau Je me souviens Je me souviens que le coeur frémit d'amour Que l'amour s'en va si orgueil avec amour Je me souviens qu'on me déshabilla la nuit Je me souviens Je me souviens du parfait vassal que j'était Pensant à voix basse "pourquoi veut-elle me tuer?" Je me souviens comme agité de tremblements Je me souviens Je me souviens que le père venait de mourir D'une armée anglaise piètinant mes souvenirs Je me souviens de Murat aux portes de Naples Je me souviens Je me souviens Je me souviens, je me souviens, je me souviens Je me souviens, je me souviens, je me souviens Je me souviens, je me souviens, je me souviens Je me souviens, je me souviens, je me souviens