La lune était si pleine Que le coq a chanté J'avais les jambes en laine Les yeux exhorbités Par la vue de cinq noctambules Qui avançaient les bras tendus À la façon des somnanbules Quatre noyés et un pendu C'était les zombies du cimetière Qui ne retrouvaient pas leurs trous Alors j'ai claqué la portière J'suis parti sur les chapeaux d'roues La lune était si pleine Que le coq a chanté J'avais les jambes en laine Car en réalite C'était bizarre dans ma voiture Ça me donne encore des frissons Je trouvais que ça sentait la friture Je trouvais que ça sentait le poisson C'était les zombies du cimetière Qui ne retrouvaient pas leurs trous Assis sur ma banquette arrière C'est ça qui sentait le mérou Avec la tête comme une pomme cuite Pareils à des bébés furieux Quand ils veulent le biberon tout de suite Ou quand c'est l'heure qu'ils aillent au pieu Bref, il valait mieux que je me taille Ils marchaient comme des automates Dégoulinant de sauce tomate Sapés comme des épouvantails C'était les zombies du cimetière Qui ne retrouvaient pas leurs trous J'ai couru sans regarder derrière Chez moi, j'ai tiré le verrou La lune était si pleine que le coq a chanté J'avais les jambes en laine, mon cœur s'est arrêté Dans le salon y avait du monde Du monde qui s'était parfumé Avec une eau de cologne immonde La télé était allumée C'était les zombies du cimetière Qui ne retrouvaient pas leurs trous Qui regardaient sur la première De la fortune, tourner la roue Tourner la roue de la fortune Les yeux comme des boules de loto Pour prendre un maximum de thune Et pas se tuer au boulot Seulement le million, c'est moi qui le touche Je vois sortir les numéros Je les ai embrassés sur la bouche Et j'ai filé au petit trot Voilà l'histoire de ces défunts Quatre noyés et un pendu Noyés, pendu et mort de faim Qui avançaient les bras tendus La lune était si pleine Que le coq a chante Ces pauvres âmes en peine Ces pauvres regrettés C'est pour les vieilles loques N'ayant rien à becter Ils ont plumé le coq Et on ne l'entend plus chanter