Les marins courent les ports Toucher différents corps Horizons infinis Ils ont le mal du pays Écument les estaminets Courent le guilledou Hument le parfum douillet Des jolies mômes au long cou Ils ne craignent Ni la gale ni la teigne Ni la roulette russe Ni les charmes d'une jolie rousse Ce ne sont pas des porcs Ils pensent à leur femme par à-coups Mais leur marin de sort Rend toutes les filles à leur goût Et de l'eau de la peau de la belle de rien Ils s'enivrent avant que l'ennui vienne enfin Leur dire de repartir encore Les marins courent les ports Toucher d'autres abords Et leur délaissée qui Attend encore son conquis Dévouée, mais si seule ici Dans ce lointain trou Où d'autres que son mari Viendront parfois faire les fous Elle ne craint Pas que son marin La surprenne dans ces scènes abruptes Tant il est, tant il est loin le mousse Ce n'est pas une garce Elle ne pense qu'à son seul époux Mais l'absence est tenace Elle cherche le bonheur chez d'autres loups Et dans l'air de la peau de l'inconnu qui vient Elle oublie qu'un beau jour s'est enfui son marin Oublie qu'il est peut-être mort À qui n'est pas marin Tout cela semble amer Mais pour qui prend la mer Tout ça est déjà loin