Comme un fleuve qui gronde Louis Capart Je voudrais m'endormir Tout au fond de toi me blottir En cet endroit Où l'enfant est roi Confondre ton corps et le mien Dans un ballet où mes mains Ne cherchent déjà plus d'autre chemin Que celui qui semblait écrit Au tout début du monde Les plus beaux moments de la vie Sont ceux où l'habit même prend sa source à l'amour En plaintes profondes Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Je voudrai me fondre avec toi À l'endroit où mes doigts Ont écrit tant de mots, tant de cris Comment peut-on vivre en hiver Entre la peine et la guerre Quand l'amour seul efface les frontières Entre nous comme entre pays L'existence est si brève Les plus beaux projets de la vie Sont ceux où la vie même Prend naissance avec nous en cet instant de rêve Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Comment éteindre le feu Qui brûle au fond de mes yeux Au fond de mon cœur Comme un grand bonheur Ne plus rien retenir Et dans un dernier soupir Oublier autant d'années À ne plus respirer Désormais, tout me semble écrit Comme la fin du monde Le plus bel instant de la mort Celui où là dit même prend au fond de corps Ce sang qui nous inonde Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde À l'aube, aux premières lueurs Le ciel change les couleurs De la nuit pour celle d'aujourd'hui Il me semble entendre le vent Mais c'est peut-être le chant Des hommes qui marchent maintenant Sur le sol de ce beau pays de la mer et des landes Les plus beaux matins de la vie Sont ceux où la terre même Prend au fond de nos corps Notre force en offrande Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde Quand mes jours coulent dans tes jours Comme un fleuve qui gronde