La force du choc de ta tête Contre le coin de la fenêtre A fait bouillir et jaillir Ton impuissance Tout transi tout figé Tu t'apprêtes à mettre Le crochet du droit Et de la vengeance Mais ton reflet t'arrête Et te saisit par les yeux Comme le font entre eux Les amoureux Et cette image te laisse Une suggestion Peut-être bien Qu'il serait bon De ne jamais devenir ce que tu es Et puis tu fixes une mouche Sur le carreau de cette fenêtre Ses tentatives ratées Pour le traverser Et tu te dis que ta vie Se résume peut-être à une incontournable Impossibilité Les cadavres de Ses congénères à tes pieds T'incitent silencieusement à te dépêcher Cette image te laisse Une suggestion Peut-être bien Qu'il serait bon De ne jamais devenir ce que tu es Dehors le vent souffle Un peu plus fort Il ouvre la fenêtre Un peu plus encore Le rideau se soulève Et pose sur ton front Une caresse douce et brève Comme le font Les enfants aux parents En geste rassurant Qu'en est-il du choc De ta tête maintenant Maintenant que la mouche a trouvé Par où s'échapper Grâce au vent grâce au rideau Et peut-être grâce à l'idée De ne jamais devenir ce que tu es