C'était pendant l'hiver D'une profonde vie De poubelles et d'ennui Comme un triste et long ver Solitaire dépourvu D'intestin, je longeais Les rues, les avenues Des chiens errants erraient Les perdants, les battus Par la vie s'égaraient Et sans goûter jamais Aux bons vins de bons crus Je n'avais rien connu Des honneurs de la vie Des hôtels avec vue Des bonheurs de l'exi- Stence quand elle est jolie Et les perdants perdaient Suivaient les chiens errants Qui erraient de plus en plus Moi-même je courais Mais il avait tant plu Je glissais, je tombais Dedans les détritus J'avais connu des loups Des lopes et des voyous Des zoulous nyctalopes Des aveugles aussi Des cathos zélés ob- Sédés des croix, des clous Je rampais sur la Terre Je rompais sous les coups De deux ou trois salopes Dont quelques femmes itou J'allais dans le désert M'isoler loin de tout Je me cassais le cou Je me cassais le cul Me suis fait mal partout Chaque jour me disais Un jour je ferai l'U- Nion soviétique en é- Té et mon pardessus Fera bien cet hiver L'hiver était venu Et le froid avec lui J'avais raté ma vie Mais il est advenu J'avais raté ma vie Mais tu es advenu J'avais raté ma vie...