Souvent au plus petit souffle de vent, J'entends des voix en haut des voiles et des haubans, Murmurer en fredonnant: ce bâteau que tu vois, Oui celui-là, il est à toi Mais quand la mère fera ses falbalas, Devenue folle d'écume et d'éclats, Surtout quand la nuit sera nouée autour de mon cou À grands coups d'aile mon coeur volera vers vous Il était un petit navire, Qui n'avait jamais navigué, Tant pis si la vie le chavire, Les amarres sont larguées Il entreprit un long voyage Sur la mer Méditerranée, Il veut connaitre à tous les âges Ses plus belles années J'irai jeter mes dans les halos, Petit soldats de plomb coulés au fond de l'eau Perdus corps et biens pour l'espadon, le cachalot, Pauvres pêcheurs, beaux matelots À l'oeil des phares je tournerai le dos, Ma boussole aux sirènes en cadeau, Car arriver nulle part voilà qui serait vraiment rare Qui voilà qui serait vraiment beau Il était un petit navire, Qui n'avait jamais navigué, Tant pis si la vie le chavire, Les amarres sont larguées Il entreprit un long voyage Sur la mer Méditerranée, Il veut connaitre à tous les âges Ses plus belles années