Chéri aussi nous nous aimons que Tous les deux nous ne formons qu'un être Etrange à quatre jambes à quatre bras, deux fronts, deux nez, etcetera Qui se mélangent, Je ne sais quand on s'appartient, lequel de nous deux l'autre tient Quand on s'enlace et bouche à bouche ou joue à joue Je ne sais plus si c'est toi ou moi qui t'embrasse Dessous mon oreiller parfois, je glisse une main que je crois Etre la mienne, Et quand je viens à m'éveiller, j E m'aperçois émerveillée que c'est la tienne Quand il sent le cinq molyneux, le chypre ou le benjoin Que si que je m'en parfume Et de même après nos ébats, Si parfois je sens le tabac c'est quand tu fumes Lorsque tu as trop travaillé mais c'est moi qui me sens fatiguée La tête vide et quand je crois que je vieillis C'est toi qui l'affirmes chéri qui as des rides Si je regarde l'eau couler, C'est toi qui te sens chanceler, pris de vertiges Et je guéris plus vivement quand tu Bois les médicaments que l'on m'inflige Mieux que toi je peux à loisir, Retrouver tous tes souvenirs, dans ma mémoire Ils y demeurent imprimés et mieux Que moi tu connais mes propres histoires Si bien qu'ayant vécu chacun, avec l'autre ne faisant qu'un Le jour funeste Où l'un de nous deux s'en ira ni l'un ni l'autre ne saura Celui qui reste