En fermant un peu les yeux Je nous vois, moi, déjà vieux Et toi, déjà presque vieille Ils seront loin nos beaux jours Mais je te dirai toujours Des mots très doux à l'oreille Ah certes, l'on changera Quand la vieillesse viendra Avec son triste cortège Le temps ridera ton front Et tes cheveux noirs seront Comme saupoudrés de neige Ta taille s'alourdira Mais mon vieux coeur t'aimera Plus que je ne puis le dire Car j'aime les cheveux blancs Et ton visage charmant Aurait de mêmes sourires Puis, si Dieu daigne bénir Les époux qu'il vient d'unir, Il nous enverra ses anges Et nous verrons, triomphants, Les enfants de nos enfants Bégayer parmi leurs langes Mais en attendant demain Cueillons les fleurs du chemin Oublieux des immortelles Car, lorsque nous partirons Là-haut, nous rajeunirons Pour des amours éternelles