Je suis la noirceur infinie du ciel que tu observes en ces nuits sans nuages Du ciel qui fait reluire le vol des oiseaux blancs Du ciel qui fait rêver de candeur les âmes pures Mais pour toi, je ne suis que noirceur Je ne suis que la peur qui fait peur aux enfants valeureux Je suis le charbon qui fait danser le feu de ta joyeuse chaleur Et de ta chaleureuse joie, mais pour toi Je ne suis que la suie qui salit tes mains blanches d'ange fatigué Je suis le sommeil Le vivre des soldats de la terre qui s'affairent à vivre la vie et vive la vie Mais pour toi, je suis la mort soudaine d'une nation d'Éden que j'ai dégénéré Et pourtant, dans le miroir où je regarde Je vois la noirceur des moments intimes et doux Et la suie d'un labeur finalement achevé Et la mort qui nous mène au pays édénique Je vois, derrière la blanche lumière aveuglante Le visage noir d'une négresse qui sourit