Le mangeur d'os recrache ses proies Dans l'éternité glaciale Harfang ignoble au souffle sorcier Qui défigure les terres Il enchaîne les récoltes Et impose au temps un suspens Nul ne peut soutenir Ses incantations brisées L'aurore traquée par l'assassin ultime, Tremble et se cache Dissimulée dans la neige lacérée, Cherchant une issue à son calvaire Mais l'air est amnésique, La tempête a effacé la route Les cicatrices se referment au gré des vents Triomphant dans la rivière de cristal Le prédateur regagne son domaine Son ossuaire sens cesse fracassé Par ses fidèles Ravage du dieu cruel Qui n'a de langue que des coups Et n'attend point de réponse