Pour qui, comment, quand et pourquoi? Contre qui? Comment? Contre quoi? C'en est assez de vos violences D'où venez-vous? Où allez-vous? Qui êtes-vous? Qui priez-vous? Je vous prie de faire silence Pour qui, comment, quand et pourquoi? S'il faut absolument qu'on soit Contre quelqu'un ou quelque chose Je suis pour le soleil couchant En haut des collines désertes Je suis pour les forêts profondes Car un enfant qui pleure Qu'il soit de n'importe où Est un enfant qui pleure Car un enfant qui meurt Au bout de vos fusils Est un enfant qui meurt Que c'est abominable d'avoir à choisir Entre deux innocences Que c'est abominable d'avoir pour ennemis Les rires de l'enfance Pour qui, comment, quand et combien? Contre qui? Comment et combien? À en perdre le goût de vivre Le goût de l'eau, le goût du pain Et celui du Perlimpinpin Dans le square des Batignolles Mais pour rien, mais pour presque rien Pour être avec vous et c'est bien Et pour une rose entrouverte Et pour une respiration Et pour un souffle d'abandon Et pour un jardin qui frissonne Ne rien avoir, mais passionnément Ne rien se dire éperdument Ne rien savoir avec ivresse Riche de dépossession N'avoir que sa vérité Posséder toutes les richesses Ne pas parler de poésie Ne pas parler de poésie En écrasant les fleurs sauvages Mais voir jouer la transparence Au fond d'une cour au murs gris Où l'aube n'a jamais sa chance Contre qui ou bien contre quoi? Pour qui, comment, quand et pourquoi? Pour retrouver le goût de vivre Le goût de l'eau, le goût du pain Et celui du Perlimpinpin Dans le square des Batignolles Contre rien, contre personne Contre personne et contre rien Mais pour une rose entrouverte Pour l'accordéon qui soupire Et pour un souffle d'abandon Et pour un jardin qui frissonne Et vivre, vivre passionnément Et ne combattre seulement Qu'avec les feux de la tendresse Et riche de dépossession N'avoir que sa vérité Posséder toutes les richesses Ne plus parler de poésie Ne plus parler de poésie Mais laisser vivre les fleurs sauvages Et faire jouer la transparence Au fond d'une cour aux murs gris Où l'aube aurait enfin sa chance Et vivre Vivre passionément Et ne combattre seulement Qu'avec les feux de la tendresse Et riche de déposséssion N'avoir que sa vérité Posséder toute les richesses Rien que la tendresse Pour toute richesse Rien que la tendresse Pour toute richesse Rien que la tendresse Pour toute richesse