Tout seul sur ce banc C'est idiot, mais j'attends J'ai encore deux, trois questions Pour reprendre la discussion Je sais bien qu'tu n'viendras pas Que tu ne viendras plus Tu es parti tellement vite mon ami Mon grand frère L'avenue Victor Hugo Résonne encore de tes mots Ils sont partout dans ce couloir Et l'odeur d'un cigare Dis Est-ce que c'est l'heure de grandir? Tu me laisses face à moi Me laisses-tu le choix? Dis Toi qui voyais tout venir Si tu savais ici Si tu savais, mon Guy Je reviens dans ta rue, chercher quoi? Je ne sais pas Cette lumière à ta fenêtre Quand tu triais mes "peut-être" Et que tout devenait clair J'ai perdu mon repère Le froid tombe sur ce banc Dans mon silence, je t'entends Je revois nos 14 mai Nos déjeuners, nos fous rires Qui nous rendaient pour quelques heures Heureux de vieillir Dis Est-ce que c'est l'heure de grandir? Tu me laisses face à quoi Me laisses-tu le choix? Oui Toi qui voyais l'avenir Si tu savais ici Mais tu savais, mon Guy Tellement seul Seul Seul Mon ami, mon grand frère Mon chagrin, mon repère J'ai le monde à l'envers Tu pars, tu pars Tu pars plus haut que ces étoiles Qui t'attendent tout à l'heure Pour une haie d'honneur Guy avait des idéaux d'enfant et des armes de vieux singe Dans le désordre, il aimait le vin, sa famille, le droit constit' Ses étudiants, ses potes, les casinos, son scooter Les soirées d'été qui traînaient sur les terrasses La France, la France éperdument Guy aimait gagner en partant de situations compliquées Comme si la vie était un grand casse-tête Qu'il se réjouissait d'essayer de résoudre, pour les autres Toujours pour les autres qui se sentent tellement seuls aujourd'hui Les week-ends à Evian, ses cravates improbables Et puis Claire, Claire Dessine-moi un Guy