J'ai vu ma mère amorphe et morfler sous morphine Ses traits que la mort fane quand elle côtoie Morphée J'ai vu. J'ai vu l'diable, j'avais même pas dix piges J'suis devenu un de ses disciples priant sous une lune noire Jeté en pleine mer gelée, sans patins Ma jeunesse: une putain ligotée à mon plumard Les vagues m'écorchent mais ne me font plus mal Je vogue accroché à une plume d'oie C'est dans la mélasse que je meurs seul, hélas Comme Meursault je me noie dans mes larmes que la mer sale Dites merci à mes démences au cas où j'canne, car J'assiste à ma déchéance comme Osamu Dazaï Je vis entre art et Anthrax avec ce masque qui m'entrave Tant qu'il reste un rempart le seigneur ne se rend pas Merde... Reprends toi Ça sera jamais ton grand soir, ta vie est un entracte (L) "J'ai compris qui vous êtes Vraiment? Qu'est ce que vous savez d'autre sur moi? Que vous êtes seul... quand ça fait aussi longtemps que moi qu'on travaille de nuit On finit par les repérer, éh... tout le monde est toujours seul" J'me souviens de ce pull en cachemire imprégné de son odeur Ce pull en cauchemar imprimé de mon horreur Chaque soir j'me couche mort... ou presque J'voudrais revoir son front pour le décorer d'une couronne Distant, je sens l'froid faire frire mes poumons Le temps passe... mon sang s'glace Ils disent que l'angoisse a flétri la pomme De la discorde. Discret, le serpent se pâme Sous la grêle et les poussières cométaires Tout verre où tu poses tes lèvres... est un Graal Et je gueule, prisonnier des vagues de glace "Ça m'est égal d'être pris pour un d'vos sacs de frappe!" Chacun fait sa vie la mienne se forge face au vent J'crache un caillot d'sang, j'pensais jamais en voir autant J'entends l'orgue qui joue pour ma dernière danse On me largue au milieu d'une mer blanche Marre d'aimer des murs et de mes amers émois! Le navire s'amarre comme un poids lourd. Alors J'arrive à lire "à l'aide" sur la proue, et j'croise Beaucoup d'hommes à la mer depuis qu'l'amour est mort