La rue est si calme Même les chats ne s'y aventurent plus Le bruit des voitures, le vacarme Ont même disparus Le gel et la glace Encombrent nos mémoires Comme le pavé se lasse De nos pas avares La tête encombrée De ne plus entrevoir Cette danseuse endiablée Que l'on croisait le soir Plus personnes aux fenêtres Où l'on apercevait au hasard Les yeux de nos ancêtres Et leurs idées blafardes N'empêche qu'on est là Maintenant presque aussi vide Que cette rue en bas Cette rue Mathilde Aux cent numéros de la rue Mathilde Plus même un costaud, les maisons se vident Aux cent numéros de la rue Mathilde Y'a plus qu'un pas beau, c'est moi et mes idées acides Quelle triste réalité Les maisons se vident Plus personne dans mon quartier Y'a même plus Aristide Les vulgaires vulgairement S'en sont allés Les commères prudemment Ont arrêtés de parler Y'avait pourtant Léo Qu'avait ferré Tous ces hasards de mots Avec lesquels j'm'exerçais N'empêche que j'suis là Maintenant presque aussi vide Que cette rue en bas, Cette rue Mathilde Aux cent numéros de la rue Mathilde Plus même un costaud, les maisons se vident Aux cent numéros de la rue Mathilde Y'a plus qu'un pas beau, c'est moi et mes idées acides Aux cent numéros de la rue Mathilde Aux cent numéros de la rue Mathilde