Douze chants de combat, dont celui-ci, pour mettre la Terre à se fendre... Onze roues allumées dans le Ciel de Mai, aveuglent celui qui ne les voit pas... Onze roues déchaînées qui somment les feuilles des arbres de se flêtrir... Dix nuits sans Soleil ou tant d'autres sans Lune, Neuf étincelles noires dans la grande vasque de cire... Huit danseurs androgynes, sans visage, qui farandolent autour de la source éteinte... Huit danseurs, huit danses rituelles qui ne veulent plus rien dire... Sept... (Seizh...) Sept esprits perdus en habits de chair qui marchent en file entre deux mers, Qui marchent en file sur le chemin d'écume, un mauvais vent les pousse... Six Terres Sacrées, et mises à vendre six cathédrales de chêne qui pourrissent Sur des tours d'acier sans cuivre qui mènent le venin jusqu'à l'hymen... Ils ont brisé la Cinquième Pierre pour laisser passer le chemin des colons... Quatre têtes coupées dans la Rivière Sans Nom, pleurant et riant à la fois... Trois Vierges pendues aux branches dues au chanteur y ont crevé, langue arrachée... Au-dessus, trois Corbeaux gris, disant l'un à l'autre, l'un à l'autre, disant, envolons-nous de Kervellen... Un combat est livré dans notre forêt, nous y trouverons beaucoup de peine, et sûrement viande plus fraîche... Plus que deux saisons dans le cercle de l'an, et bientôt plus aucune... Une fumée sur une montagne de Feu, et j'entends l'odeur du sang qui brûle, le sang de nos frères, de nos pères, Ce chant que la Terre ne vit que pour eux, puissent-ils briser les murs du monde nouveau...