Délicatement peints de fond de teint postiche Les paupières huilées sur leurs grands yeux de biche Tondus absaloniens ou tendrement bouclés Ils vont à petits pas dodelinant des miches Les PD Ficelés et moulés de pantalons étroits Sur leurs pattes fragiles ils marchent trois par trois Leur fin minois couvert de lunettes teintées Ils vont comme pucelles entrelacés du doigt Les PD Il faut dire qu'ils ressemblent trait pour trait point par point Tellement à leurs soeurs les femmes ces catins Que beaucoup comme moi honteusement trompés Se retournent en sifflant sur leur chute de reins Les convertis dit-on font d'excellents bourreaux Et les pires athées font les meilleurs dévots Est-ce à dire Gide en main comme livre sacré Que les coureurs de jupe seront tous et bientôt Des PD Que le dernier carré de purs d'incorruptibles Va sentir quelque part sauter quelque fusible Et reniant la tiédeur d'une paire de seins nacrés Va plonger dans l'ersatz le nouveau combustible Des PD Est-ce à dire que bientôt les femmes ces voleuses d'hommes Parquées dans des ghettos bien après l'oncle Tom Inévitablement seront un jour forcées De croquer le gigot à la place de la pomme Moi qui suis Dieu soit loué fierté congénitale Le chevalier servant des amours dites normales Du haut de mon donjon je rêve de chasser Jusqu'au dernier impie cette secte infernale Des PD Mais vite fatigué de chercher médecine À cette épidémie aux antiques racines Je les laisse un peu plus toujours proliférer Y trouvant en retour plus de femmes câlines Braves PD Qu'ils le deviennent tous de tous lieux de tous bords Des truands de Pigalle aux chât'lains de Chambord Et se réalis'ra ce vieux rêve insensé Voir toutes les Vénus se disputer mon corps Et lorsque rassasié de la chair féminine Mon goût de forniquer ne s'ra plus que routine Tournant enfin le dos sans en faire tout un plat Peut-être vais-je crier à tous ces PD-là Et s'il n'en reste qu'un je serai celle-là