Toutes les femmes sont belles Toutes les femmes sont tièdes Toutes les femmes sont pacifiques Toutes les femmes sont douces Toutes les femmes sont mousse Toutes les femmes sont magnifiques Grands-mères parchemins Les veines sur vos mains Coulent en canaux en rivières Grands-mamans bateaux Vos yeux gris sur l'eau Voguent encore vers hier Elles sont toutes neuves Même quand elles n'en peuvent Plus de se donner se vendre Elles sont toutes les Filles aux dents de lait De mes rentrées de septembre Toujours écolières Déjà millénaires Toujours sur nous en avance Brebis ou bergères Elles fleurent la litière La luzerne la semence Toutes les femmes sont belles Toutes les femmes sont tièdes Toutes les femmes sont pacifiques Toutes les femmes sont calmes Toutes les femmes sont palmes Toutes les femmes sont d'Afrique Mal épanouies par Des amants ringards Qui s'affolent et qui se pressent Trop tôt engrossées De petits poucets Aux cailloux blancs de tendresse Benoîtement ma soeur Quand une femme meurt Après longtemps de patience Ça fait plus de bruit Que toute sa vie D'humilité de silence Pauvres don Juans Pauvres princes charmants Qui disiez dors et sois belle Voilà qu'aujourd'hui L'oiseau part du nid Qu'elle s'envole l'hirondelle Toutes les femmes sont belles Toutes les femmes sont tièdes Toutes les femmes sont pacifiques Toutes les femmes sont douces Toutes les femmes sont mousse Toutes les femmes sont magnifiques