Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage Traversé çà et là par de brillants soleils Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils Voilà que j'ai touché l'automne des idées Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur? Ô douleur, ô douleur, le temps mange la vie Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie Ô douleur, ô douleur, le temps mange la vie Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage Traversé çà et là par de brillants soleils Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils Voilà que j'ai touché l'automne des idées Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur? Ô douleur, ô douleur, le temps mange la vie Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie Ô douleur, le temps mange la vie Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie