8 heures du matin dehors Le froid et le décor comme tous les autres matins Sur la route le parcours Mon corps connaît par coeur et je vais comme si de rien Tout autour la course est folle Et dans leurs costumes pressés Les gens marchent sans voir Que plus rien n'est comme hier Je peux sentir le vent la peur et le néant 8 heures du matin la porte claque Tu t'en vas sans un signe de la main Dans la foule qui te dévore Ta forme disparaît Tu ne te retournes pas Le silence me revient Et à nous deux enfin On finira sûrement Par retrouver la paix Je ne sais plus la dernière fois que je l'avais A la dérobée parfois je te regarde bien Et dans chacun de tes gestes Se révèlent les tournures Les faux airs empruntés De poupée que tu voudrais Devenir exactement à l'image de celles que je croise tous les jours Aux regards vides charmants Interchangeables âmes Modèles sans histoires Sur moi je sens le tir Croisé de leurs yeux et à chaque fois je ressens Une joie sourde et diffuse Qui explose à l'intérieur puis irradie lentement Non je ne les connais pas Ils ont toutes sortes d'âges et d'allures mais pourtant Ces hommages impurs Pourvu que jamais Ne cessent leurs brûlures Oh je te revois encore Courir dans la maison Tous les jeux que nous avions Comme tu étais légère Serrée contre moi Riant sous tes cheveux blonds Ton amour et tes poèmes Un jour se sont tirés Avec tes quinze ans Ton visage est un miroir Où je peux contempler Le déclin de notre histoire Dans la nuit quand je m'endors C'est le sourire aux lèvres Car je sais bien que demain Ses promesses d'aventures Me rapprochent de l'heure Où je pourrai enfin