Comme chaque matin il sort de son oeuf S'allume quelques capsules, un morceau d'bluff Des choses rangées le long d'un vieux couloir La ville est froide, les vitrines closes Paraît qu'hier il s'est passé quelque chose Sa commode est bien rangée mais bancale Son lit est refait mais sent le sale Son piano rempli de poussière s'encrasse Sur la table basse On compte pas moins de six bols Dix-huit tasses La poubelle déborde Y'a des emballages, des brouillons de phrases, des morceaux de gaufre Un vieux journal, des mouchoirs crades Une peau d'banane Tout au-dessus des mouches qui volent Et tout au fond des vers qui stagnent Il écrase son coeur à terre À trépigner sur un sol gris qui n'éclot plus Sous un ciel froid qui ne s'allume pas Il y a d'quoi s'y perdre parfois Il arrose ses plantes qui meurent Et s'réchauffe tant qu'il est là Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer À vrai dire Il avait déjà ouvert un oeil plus tôt en matinée Et s'était rendormi malgré l'bruit des travaux en rue L'occasion de boire une tasse d'eau Oui, Nicola, oui Au réveil il se motivera à choper un café Sur la terrasse à deux pas de chez lui mais d'ici là Même l'alarme à incendie peut continuer d'crier dans le couloir Il voyage entre Mars et Neptune Faudrait qu'il s'active, qu'il prenne une carte de sport Mais il a déjà renouvelé celle au parti politique du moindre effort Un têtard dans une marmite Que ce monde est Prosaïque Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Ouvrir les yeux et préférer les refermer Ça lui arrive souvent Tu vois cette clope qu'en finit plus Et moi je sais qu'tu la finiras Parfois tu seras cynique en disant que t'entretiens ton grain de voix Et l'soir encore tu craques La lune tendre monte la garde Et moi Quand j'ai l'impression d'être en cage J'la regarde briller Et j'apprécie que selon les nuits elle soit Plus ou moins habillée Tous les 28 jours elle m'embrase Et j'peux éviter l'sommeil pour lui chanter de belles phrases Enfin, jusqu'à ce que son grand frère m'embrasse