Elles ont dans le ciel des grâces de girafes
Les belles grues du port où tanguent les bateaux
Une pluie fine vient leur caresser le dos
Sur le quai des Marées
Bien loin du Ténéré
Leur long cou de métal attire les oiseaux
Des trésors plein les cales et le goût des mirages
Des chameaux-paquebots s'en vont sans se presser
Ils se suivent de loin et je les vois passer
Sur le quai des Marées
Bien loin du Ténéré
Leur sillage s'efface et se remplit d'oiseaux
Saint-Nazaire
Le désert
Est au bout de la jetée
À l'envers
Saint-Nazaire
L'océan secoue ses dunes, et moi
Comme un poisson depuis des millénaires
Incrusté dans la pierre
Comme un poisson depuis des millénaires
Incrusté dans la pierre
J'espère
Cet homme au regard bleu, est-il gardien d'un phare
Veillant sur une nuit de sable et de rochers?
Ses chagrins, les noie-t-il dans la bière ou le thé?
Sur le quai des Marées
Bien loin du Ténéré
Sa voix se déchiquette en mille cris d'oiseaux
Tout parle de départ et tout est immobile
Le cœur des barques blanches agrippe les pontons
Au bout du monde, un vent de sable tourne en rond
Je vais au Ténéré
Par le quai des Marées
En plongeant dans le bleu du chemin des oiseaux
Saint-Nazaire
Le désert
Est au bout de la jetée
À l'envers
Saint-Nazaire
L'océan secoue ses dunes, et moi
Comme un poisson depuis des millénaires
Incrusté dans la pierre
Comme un poisson depuis des millénaires
Incrusté dans la pierre
J'espère
J'espère, j'espère