J'aime l'âne si doux Marchant le long des houx Marchant le long des houx Il prend garde aux abeilles Et bouge ses oreilles Il va, près des fossés D'un petit pas cassé Mon amie le croit bête Parce qu'il est poète Il réfléchit toujours Ses yeux sont en velours Et il porte les pauvres Et des sacs remplis d'orge Jeune fille au doux cœur Tu n'as pas sa douceur J'aime l'âne si doux Marchant le long des houx Marchant le long des houx Il a tant travaillé Que ça vous fait pitié Et il reste à l'étable Résigné, misérable Qu'as-tu mangé petite? T'as mangé des cerises? L'âne n'a pas eu d'orge Car le maître est trop pauvre Il a sucé la corde Puis a dormi dans l'ombre La corde de ton cœur N'a pas cette douceur Il est l'âne si doux Marchant le long des houx Marchant le long des houx Dis-moi donc, ma chérie Si je pleure ou je ris? Va trouver le vieil âne Et dis-lui que mon âme Est sur les grands chemins Comme lui, le matin Demande-lui, chérie Si je pleure ou je ris? Je doute qu'il réponde: Il marchera dans l'ombre Crevé par la douceur Sur le chemin en fleurs J'aime l'âne si doux Marchant le long des houx Marchant le long des houx J'aime l'âne si doux Marchant le long des houx Marchant le long des houx