Madame à minuit, croyez-vous qu'on veille Madame à minuit, croyez-vous qu'on rit Le vent de l'hiver me corne aux oreilles Terre de Noël, si blanche et pareille Si pauvre et si vieille, et si dure aussi Au fond de la nuit, les fermes sommeillent Cadenas tirés sur la fleur du vin Mais la fleur du feu y fermente et veille Comme le soleil au creux des moulins Comme le soleil au creux des moulins Aux ruisseaux gelés, la pierre est à fendre Par temps de froidure, il n'est plus de fous L'heure de minuit, cette heure où l'on chante Piquera mon cœur bien mieux que le houx Piquera mon cœur bien mieux que le houx J'avais des amours, des amis sans nombre Des rires tressés au ciel de l'été Lors, me voici seul, tisonnant des ombres Le charroi d'hiver a tout emporté Le charroi d'hiver a tout emporté Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières Il n'est rien venu d'autre que les pleurs Je ne mordrai plus dans l'orange amère Et ton souvenir m'arrache le cœur Et ton souvenir m'arrache le cœur Madame à minuit, croyez-vous qu'on veille Madame à minuit, croyez-vous qu'on rit Le vent de l'hiver me corne aux oreilles Terre de Noël, si blanche et pareille Si pauvre et si vieille, et si dure aussi