Leur pas bestial secoue les stalles Simule à la nature le crépuscule de l'estival Partout aux alentours s'étalent de sous les sabots du troupeau Toutes ces fleurs qui pleurent leurs pétales D'après la taille de leur appât ils imaginent être des géants Mais sont que des brouteurs de paille L'humain vestal comme par Vésale Renvoie le mouton de Panurge à l'académie nationale J'ai mon chandail, bonnet de racaille Et je reste assis toute la nuit à regarder passer le bétail Le cri des cailles, les gants de maille pourraient les prévenir du pire Mais ils n'observent pas les détails Avant l'entaille de la cisaille personne ne doute Poursuit la route qui les mène à leurs funérailles Suivant les rails jusqu'au portail de l'abattoir où l'on suppute Sur l'occiput s'abat le maillet La nuit baille par le vitrail Laissant deviner ce que devient celui derrière le soupirail Si je tressaille, c'est la grisaille, celle de la Hanoi Comme un cow-boy moi je regarde passer le bétail Ils se mitraillent pour des médailles À résumer leur société, c'est l'abattoir ou la bataille La pub assaille de ces trouvailles, d'objets-gadgets à consommer Faut posséder l'attirail Jeter ces cailles et deux canailles serait un acte terroriste Ou pire: anti-commercial C'est des cobayes que l'on empaille Pourtant il est bien reptilien leur cerveau qui perd les écailles Épouvantail dans les broussailles Depuis la ligne de la colline moi je regarde passer le bétail Ils bouchent les failles dans les murailles Car ils sont fiers de leurs oeillères qui leur cachent si bien les étoiles Ces tours d'émail comme à Dubaï Là où ils vont, végétation signifie désert du Sinaï L'air qu'ils inhalent les rend plus pâles Avec la poussière volcanique, le dioxyde et le méthane Depuis marmaille ça va au Drive Déposer l'arthérosclérose autour de l'artère vertébrale Comme un Jedi assis en tailleur Durant des heures, comme un prieur moi je regarde passer le bétail