Nos histoires parlent de merveilles mais nos fables cachent que des sanglots Et leurs couleurs dans vos oreilles font passer nos larmes pour de l'eau Les oiseaux noirs sortis du lot, trop peu intégrés aux îlots Devenus mercenaires sans terre, volent en nuée loin des drapeaux Car je crois bien qu'on n'a pas de patrie, partis emportés sous un oued Et puisqu'on migre d'Atlantide, nous on n'ira jamais au bled On plaide que la Compagnie des Indes veut nous enfermer dans des cages On ressurgit toujours des limbes pour retrouver nos marécages Les cris dégagés de nos collerettes sont comme des tas de poèmes Contrebandiers anachorètes perdus dans les Alpes italiennes Des oies sauvages hurlant de rage parcourent le ciel en un convoi Mais tu vois que des oiseaux de gavage Est-ce que rapper fait changer ma voix? Tu vois des beaux oiseaux de passage mais c'est pas ça Je vole avec les oies sauvages Nos secrets partout qu'on expose sont comme des oiseaux déguisés Aux plumes embellissant les choses et recouvrant nos ailes brisées Mais peu importent l'apanage, les couleurs sombres de nos plumages Puisque la boue qui nous recouvre est venue des plus beaux rivages Sais-tu d'où on vient ainsi ailés ou bien où nos amis sont allés? Mais t'étais où, t'étais où quand nos blessures cicatrisaient? J'aurais pactisé avec les démons les plus sombres et les forces les plus obscures Si juste le temps d'une seconde s'était présentée une ouverture Et si la basse-cour nous condamne, que pour qu'on m'attriste on coupe mon arbre J'ai des mélodies bien plus sombres, plonge dans la noirceur de mon âme Des oies sauvages hurlant de rage parcourent le ciel en un convoi Mais tu vois que des oiseaux de gavage Est-ce que rapper fait changer ma voix? Tu vois des beaux oiseaux de passage mais c'est pas ça Je vole avec les oies sauvages