À vingt minutes du centre-ville J'habite une jolie maison Dans une banlieue propre et tranquille Loin du bruit et d'la pollution Chaque matin je me réveille Dans la fidèle fatalité De l'autoroute où s'embouteillent Les travailleurs bien cravatés Je suis de la classe moyenne Ça veut dire que j'suis endetté Jusqu'au jour où la mort survienne Car pour la mort, j'suis assuré Mais pour la vie c'est la finance À qui j'dois tout: mon bungalow, Mon frigidaire et mes vacances, Mes plants d'tomates et mon auto J'ai deux enfants qui sont mon âme Et que j'adore évidemment Comme leur maman qui fut la femme Dont autrefois j'étais l'amant Mais maintenant c'est l'habitude Où l'on fait semblant d'être heureux Et qui connait la solitude Sait qu'elle est plus terrible à deux Parfois je rêve à mon enfance Et dans le bar de mes vingt ans Je trinque à ma dernière chance En pensant qu'il est encore temps Mais le chanteur ne veut plus boire Il est trois heures et tout s'éteint La serveuse compte ses pourboires Le hasard déjoue le destin À vingt minutes du centre-ville J'habite une jolie maison...