Quand la beauté m'a conscrit Je m'suis fait déserteur Et j'ai marché derrière moi Et j'ai marché derrière elle Si la beauté est muette À jamais je me tais Et je le jure devant elle Je ne jure que par elle Tu m'as réveillé dans ma nuit Je dormais à l'oblique Les fenêtres grandes ouvertes Nu comme un chêne À attendre le cri De l'oiseau voltigeur J'ai eu droit aux matraques De ton armée de peur De ton armée de honte Honte à ton armée Madame la reine S'était trouvé un prince De ce côté de la mer Pour achever de nous légiférer le cœur J'ai eu droit aux matraques De ton armée de peur De ton armée de honte Honte à ton armée Je n'oublierai jamais je n'oublierai ton nom Je l'ai vu naître un printemps Ne vivre qu'un été Vieillir l'automne Puis mourir sous l'hiver