Francesca Solleville Une écolière au tableau noir Paroles: G. Thomas. Musique: Jean Ferrat 1995 Pourquoi crier, pourquoi se battre Pourquoi couper le monde en quatre? Si j'ai gardé le coeur battant C'est peut-être pour une enfant Une enfant qui veut me survivre Qui n'a rien appris dans les livres Qui n'a jamais compris qu'il faut Dresser parfois des échafauds Si j'ai souvent le coeur qui flanche Quand je suis montée sur les planches C'est que parfois je crois revoir Une écolière au tableau noir Qui ne retenait pas grand chose Des rois qu'on nomme et qu'on dépose Qui ne comprenait pas pourquoi On met parfois le monde en croix Comme une rose qu'on déguise Je la vois dans sa blouse grise Qui confondait le nom des chefs Charlemagne et Pépin le Bref Les sinistres leçons d'histoire Rentraient pas bien dans sa mémoire Elle avalait pas la pilule Des exploits du premier Consul Elle avait des mauvaises notes Comme on en met à la linotte Elle avait des triples zéros Comme on en donne aux étourneaux Le joli jeu de la marelle Entrait bien mieux dans sa cervelle Elle aurait eu bien des bons points Au joli jeu des quatre coins Le soir avant que j'entre en scène Je la vois près de la fontaine Par un beau jour ensoleillé Quand elle avait tout oublié Et c'est pour cette enfant sauvage Qui se perdait dans les nuages Pour faire un monde à sa façon Que moi je vis dans mes chansons Si j'ai parfois les mains qui tremblent C'est que mes chansons lui ressemblent Ce sont des chansons d'étourneaux De malheureux petits Pierrots Qui n'ont jamais compris qu'on jette Tant de bonheur aux oubliettes Ni qu'on dessine au tableau noir Le Chat Botté du désespoir.