J'ai vu le diable, qui frappait à ma porte à première vue, par le judas, il n'avait rien d'abominable J'ai vu le diable, qui n'allant pas d'une mainmorte Flattait mon âme, m'encourager, se faire subtil et agréable J'ai vu ce diable, qui chez moi créa l'orage à mon insu, mettre le couvert, s'asseoir à l'autre bout de la table Et me bercer aux aléas, d'une relation qui parait stable Vanter son entourage, et en public paraitre aimable Que dire du diable, qui parfois même a l'audace De porter un masque au visage se faire passer pour l'ange-gardien. J'ai vu mon diable, ma haine en main, en face, Dans le miroir, lancer le dard de son venin, cibler la bulle de mon iris, Prendre le contrôle de ma main droite, et avant même qu'il m'avertisse, Tenir une seule lame de rasoir, Me dire de croire qu'une vendetta saurait clore finement mon histoire J'ai vu mon diable Tremper dans mon angoisse Le bout de son pinceau, Tracer la fresque de tous mes vices Dire impensable, De voir celui qui me donne la poisse Lui demander pourquoi c'est moi Qui porte le sceau des cicatrices Alors que lui commet les actes. J'ai vu ton diable Porter atteinte à mon estime Crier au feu, réaliser que c'était moi le pyromane. Me dire: jamais, je suis le bon de cette union illégitime Face aux ébauches de ta douleur, le peintre en moi, pourtant ricane La toile qui se dessine aura pour thème l'homme vulnérable Histoire de l'homme qui face à l'homme, a pour enfant un louveteau Qui sait encore lire son auspice, dans le miroir voir le tableau, Ouvrir les yeux et accepter qu'en lui se cache un être odieux