À deux petits pas chaloupés J'ondule dans la mollesse. Je sens en moi une montée De soudaine faiblesse. Il me faut du mou, du moins pour que je puisse atterrir Car j'écroule dans le vaporeux, j'avale et je chavire. Moo, too moo. Moo moo too moo. Moo moo, too moo too moo. C'en est fini, je suis jeté Je pars en nonchalance. Sur les coussins du canapé J'étale mon indolence. Je m'improvise un oreiller, je m'étire, je m'épanche Et pour être sur de ne pas me louper, je rêve que je fais la planche. Moo, too moo. Moo moo too moo. Moo moo, too moo too moo... Moo, too moo. Moo moo too moo. Moo moo, too moo too moo. C'est bon de baigner dans le potage Avec les yeux dans l'huile. C'est doux de flotter sur un nuage C'est cool, quoi, c'est tranquille. J'aurais dû me débarrasser de mes bottes et de mon caban Mais je n'ai plus la force de bouger, victime d'un désossement. Moo, too moo. Moo moo too moo. Moo moo, too moo too moo... Moo.