Réveil difficile à quinze heures Mes nuits ne sont plus que des siestes Excitants et antidépresseurs Font des cocktails bien indigestes Un scotch pour chasser la migraine Et j'allume la lampe halogène Pour un début d'après-midi On dirait presque qu'il fait nuit Le ciel se couvre au dessus du Palais du Louvre Le ciel se fane d'ici au Boulevard Haussmann Nouveau réveil à dix-huit heures Faut croire que je m'étais rendormi Pas vraiment de meilleure humeur Je vire les revues du lit Même s'il y a peu de chances qu'il sonne Je débranche le téléphone Et me cale contre l'oreiller En allumant un narguilé Le ciel se couvre au dessus du Palais du Louvre Le ciel se fane d'ici au Boulevard Haussmann J'aime bien regarder tomber le soir Du haut de mon cinquième étage Comme du donjon d'un manoir Perdu parmi les marécages C'est un crépuscule malade En vagues traînées violacées Qui couvre d'une chape froide Les vieux immeubles du quartier Le ciel se couvre au dessus du Palais du Louvre Le ciel se fane d'ici au Boulevard Haussmann Un instant, on aurait pu croire Qu'il allait devenir sublime Le fond du ciel virait au noir Veiné de nervures sanguines Mais tout s'est fondu sans passion Dans un grand brouillard dégueulasse Qui dans sa céleste grimace A englouti tout le béton Le ciel se couvre au dessus du Palais du Louvre Le ciel se fane d'ici au Boulevard Haussmann