Un guerrier sans seigneur pose le genou à terre Pour offrir à l'aurore une ultime prière Face au disque solaire émergeant d'entre l'onde Dans le cycle parfait des harmonies profondes En s'ennivrant de l'air de son dernier matin Il s'étonne de se découvrir si serein Cet acier si pur dans la violente entaille Viendra dans un instant déchirer ses entrailles... Un jeune adolescent aux yeux un peu brouillés Engloutti d'un seul trait sa coupe de saké Puis il fait basculer le cockpit du Zéro Et décolle confiant en direction des flots... Le vaisseau ennemi, il ne le verra pas Au moment de l'impact il sera loin déjà... Loin de la fleur de feu aux corrolles vermeilles Loin au delà des cieux au delà du soleil... Un officier dément, le front ceint d'un bandeau Hurle en vain dans le vide d'un balcon trop haut Au soldat goguenard, il veut parler d'Honneur Mais sa voix est noyée par le bruit des moteurs Son regard a changé, il s'efface soudain L'heure est enfin venu d'accomplir son Destin... Ventre et sang il le sait ne font qu'un dans la Mort Dans l'incendie grandiose du Pavillon d'Or...