J'étais à deux pas de me marier Jusqu'à que la vie me fasse un croche-pied Travailleur acharné Mais ce matin-là, j'suis pas allé au boulot J'ai rendez-vous chez ce médecin qui deviendra plus tard mon bourreau J'espère rien d'alarmant Je tousse je crache du sang, un mal de gorge incessant Un peu stressé, j'allume une cigarette pour me détendre J'écrase mon mégot et j'rentre dans la salle d'attente Le docteur m'appelle, j'm'assois en face de lui Pas un mot, pas un bruit, j'ai compris Ma bronchite cache quelque chose Un cancer allait me fumer en quelque sorte Qui appeler? Ma copine ou mes potes À qui la faute? À moi ou la clope J'ai une brune dans le cœur, une blonde dans les poumons Dans un nuage de fumée j'meurs, ce fut mon jour le plus long Tous condamnés à vivre le meilleur ou le pire Comment choisir entre le rêve et le cauchemar? Quand c'est trop tard ça sert à rien de se mentir Impossible de faire marche arrière Personne n'est à l'abri, un jour peu changer ta vie Elle était brune, les yeux marrons, typée nord africaine Elle était belle, sage à l'école mais remplie de séquelles Rêvait comme les autres de partir de chez elle Artifice avec son homme mais au final c'était un jour de peine C'était le jour où elle voulais être femme Comme toutes les sœurs du quartier dire le oui devant l'imam Un amour titanique, un couple magnifique Une belle famille qui l'acceptait malgré qu'elle soit une fille d'Afrique Mais bien souvent chez nous les coutumes brisent les rêves J'la revois danser en robe blanche, entendre les klaxons du cortège Elle travaillait son sourire pour les photos au parc S'imaginait des bambino courir dans un appart' Mais un matin le malheur frappe à la maison Ça parle d'échange de dotes sans aucune présentation Et là son père lui donne le billet de la fierté C'est au pays que notre petite sœur ira se marier Tous condamnés à vivre le meilleur ou le pire Comment choisir entre le rêve et le cauchemar? Quand c'est trop tard ça sert à rien de se mentir Impossible de faire marche arrière Personne n'est à l'abri, un jour peu changer ta vie Le visage terne depuis le jour où j'ai vu partir mon fils Que Dieu le garde, le pardonne de ses bêtises Déjà deux heures, il venait à peine de se lever Premières paroles, comme d'habitude, obligé de l'engueuler Je me plaignais envers lui qu'il ne faisait rien de ses journées Lui demandais d'où ils venaient tous ces vêtements qu'il ramenait Me répondait rien de clair mais seulement qu'je le soulais Une réponse que mon quotidien avait du mal à encaisser Il claque la porte, rejoint ses potes en bas du bloc Du haut d'mon balcon j'le vois tout en fumant ma clope Tout à coup j'les vois tous s'éparpiller Mon regard suit mon fils, j'voulais savoir où il allait Je le vois s'approcher d'cette voiture à l'arrêt Ouvrir la porte et s'acharner sur cette femme un peu âgée S'accaparer de son sac qu'elle ne voulait pas lâcher En essayant de prendre la fuite une voiture l'a renversé Mahmud Et c'est ce jour où j'ai perdu mon fils Tous condamnés à vivre le meilleur ou le pire Comment choisir entre le rêve et le cauchemar? Quand c'est trop tard, ça sert à rien de se mentir Impossible de faire marche arrière Personne n'est à l'abri, un jour peu changer ta vie