Orphée, je sais quel est ton mal. J'ai connu ton chagrin, je connais ton mystère. Orphée, le monde n'est qu'un bal Où ta voix désormais demeure solitaire. Pourtant, tu ne chant's que l'amour, Un amour qui sourit et t'éclaire. Hélas, tes rêv's, tes beaux discours Ne sont pas pour l'enfer où nous vivons nos jours. Orphée, je sais quel est ton mal. J'ai connu ton destin, tes joies et tes poèmes. Orphée, le monde est un rival Qui méprise aujourd'hui le meilleur de toi-même. Oublie les charmes d'autrefois. Oublie tes dangereux "je t'aime" Leur temps n'est plus car d'autres lois S'imposent à nos cœurs sans amour et sans foi. Orphée, il faut cacher tes larmes, Savoir où sont tes armes En ce monde banal. Ta chance, c'est d'entrer dans la danse Et d'être admis, je pense, Parmi les gens du bal. Orphée, si tu souris, guéri, C'est qu'il ne reste rien D'un rêv' qui fut le mien.