Le vieux piano de la plage ne joue qu'en fa qu'en fatigué Le vieux piano de la plage possède un la qui n'est pas gai Un si cassé qui se désole Un mi fané qui le console Un do brûlé par le grand soleil du mois de juillet Mais quand il joue pour moi les airs anciens que je préfère Un frisson d'autrefois M'emporte alors dans l'atmosphère D'un grand bonheur dans une petite chambre Mon joli cœur du mois de septembre Je pense encore encore à toi Do mi si la Le vieux piano de la plage ne joue qu'en sol en solitude. Le vieux piano de la plage a des clients dont l'habitude Est de danser samedi dimanche. Les autres jours seul sur les planches Devant la mer qui se souvient il rêve sans fin... C'est alors que je sors tout courbatu De ma cachette Et que soudain dehors tremblant, ému, Devant lui je m'arrête Et c'est inouï tout ce que je retrouve Comme cette musique jolie m'éprouve Me fait du mal me fait du bien Je n'en sais trop rien Adieu, adieu piano tu sais combien peuvent être cruelles Ces notes que tu joues faux mais dans mon cœur ouvrant ses ailes S'éveille alors la douce rengaine De mon heureux sort ou de mes peines. Lorsque tu tapes, tapes, toute la semaine mais le samedi Quand les jeunesses débarquent Tu sais alors brigand de la plage Que ton souvenir les marque Et qu'un beau soir passé le bel âge Un autre que moi devant la piste s'arrêtera là et sera triste En écoutant le cœur battant L'air de ses vingt ans